C’était aussi l’occasion de présenter pour la première fois le projet collectif glacier au travers d’un panneau.
Le texte du panneau est le suivant :
« En accord avec le thème du festival, «instinct», il est proposé ici de penser notre relation aux glaciers de façon sensible, intuitive, instinctive. Leurs disparitions dans les Alpes nous alerte, nous affecte sans que l’on ne puisse vraiment exprimer comment, de quelle manière.
Le collectif glacier est un groupe informel, en devenir, qui propose de créer une performance artistique, symbolique, sensible, à l’issu de laquelle les glaciers seront reconnus sujets de droit. L’artiste plasticien, Olivier de Sépibus, est à l’origine de cette proposition.
Pourquoi une telle déclaration ?
Notre droit actuel sépare les objets des sujets : seuls les humains sont considérés comme des sujets. Tout le reste, un papillon, une forêt, un cheval, une table, un smartphone, etc, sont des objets. Il existe certes des niveaux de protection pour les animaux et les plantes avec un arsenal répressif. Mais le propos ici est de réorganiser nos liens sensibles avec le vivant non-humains et toute la biosphère. Considérer les entités naturelles comme des sujets est un véritable renversement : cela rehausse nos relations aux vivants et nous imbrique dans des liens multiples et infinis avec les entités naturelles. Des imaginaires sont à réinventer, de nouvelles perspectives s’offrent à nous.
La performance se construira de façon participative au cours de plusieurs rendez-vous pendant l’année 2020. Le festival international du film d’Autrans en est le lancement. Il s’agit, dans un premier temps, de s’exprimer, d’échanger sur ce rapport instinctif, sensible que l’on ressent au contact du glacier. C’est un processus collectif de partage, de création auquel vous êtes conviés.
Le site internet collectifglacier.net, regroupe les informations collectées et donne des nouvelles de l’évolution du projet. Vous pouvez dès maintenant vous y inscrire.
Exprimez-vous directement sur le panneau ou prenez un post-it et collez-le ensuite dessus. »
Les questions étaient les suivantes (avec réponse en post-il, ici en italique :
En quoi la disparition des glaciers vous affecte-t-elle ?
– Un des signes que nous « détruisons » la création … doucement mais sûrement.
– Elle nous fait prendre conscience du danger qui plane sur notre planète : manque d’eau, perte de beauté, quid des alpinistes ?
– Un réchauffement global ? Disparition probable … perte d’un écosystème.
– J’ai soif maintenant, car c’est la destruction du vivant.
– Sommes-nous proche d’un effondrement du climat avec la présence d’une période de froid ? La terre est adiabatique donc réversible (Claude).
– Comme la disparition d’une entité vivante, donc à respecter.
Qu’est-ce qui vous touche le plus ?
– J’aime la présence de la masse et des formes infinies.
Pour quel glacier portez-vous le plus d’affection ?
Le glacier de la Meije / le glacier Blanc / le glacier de la gande Casse où j’ai souvenir de promenades avec mes parents / le glacier de La Pilatte / un pour tous … tous pour… / glacier de Freydane (Belledonne), Franz Joseph glacier (Nouvelle-Zélande), le glacier des Oulettes de Gaube / le glacier de la Place Bellecour / Terra D’Elice (Ardèche) / glacier de Leshaux / glacier des Violettes et de la Meije.
Vous est-il déjà arrivé de vous adresser à un glacier ?
En quelle circonstance ?
– Par temps de brouillard…
– Oui, pour lui demander 2 boules vanille – chocolat.
Que s’est-il dit ?
– Merci pour ton eau pure !